vendredi 11 novembre 2016

La nostalgie n'est pas une maladie

Tu te balades dans les rues de la ville où tu as passé ton adolescence, ta jeunesse. Tu marches solitaire au milieu des rues, places, espaces tant de fois parcourues il y a si longtemps. Tu regardes les gens, tu observes les visages, tu cherches un regard connu, tu voudrais reconnaître un copain, une connaissance de ce temps-là. 


On s'arrête on se dévisage, on se reconnait. On n'est pas sûrs. Alors, on ose un mot, une question. On ne sait pas trop quoi dire, quoi faire. S'embrasser dans la rue, se serrer sobrement la main. Quelques phrases navrantes de banalités, quelques silences interrogateurs, et puis quoi ? 

Mais peine perdue. Aucun signe, aucun passant ne te rappelle ceux que tu as fréquentés, ceux que tu as aimés. Tes anciens amis, copains, connaissances sont ailleurs, partis, perdus. peut-être même certains sont-ils déjà ... morts. En tout cas, ils sont certainement plus vieux, comme toi, plus loin, comme toi !
Alors, tu poursuis ton chemin, ta quête perdue d'avance à travers les traces de ton passé. Bribes de nostalgie, éclats de souvenir, restes de tous ces bons – et moins bons – moments. 
Quand j'étais jeune ...

Tu as reconstruit un morceau de ton histoire, tu continues ta balade plus tranquille, plus rassuré. 
Plus vivant !


mercredi 31 août 2016

Découverte du conte

On pourrait appeler cela un mini-stage, ou un maxi-atelier, c'est deux jours (*) pour découvrir le conte, s'initier à l'oralité, se préparer au racontage. 

Deux jours "en immersion", on parle ensemble, on travaille ensemble,  on mange ensemble. Deux jours de soleil aussi !


On parle de conte, on décortique, on analyse (un peu), on décompose, on cherche (et on trouve) la structure, le noyau dur ... l'essence-ciel du conte. On se pose aussi des questions nouvelles, à base de pourquoi et de comment. On joue avec les mots, avec les lieux, avec les personnages de contes merveilleux, on refait l'histoire, on y appose son vocabulaire, son langage, son rythme. Et puis on s'autorise à improviser, on se permet d'inventer, on adapte, on reconstruit.
Et le conte revit.

J'ai aimé voir "mes" stagiaires, mes découvreurs, mes raconteurs s'interroger, voir le conte d'un regard nouveau, comprendre qu'il y a quelque chose avant, quelque chose après. Et même quelque chose pendant, un véritable partage, partage à trois, le conte, le conteur et le public !
Et puis on se découvre aussi les uns les autres, on échange des morceaux de vie, des petites expériences, des grandes idées. Et que vivent les histoires d'oreilles à bouche !

* c'était le week-end du 2-3 juillet 2016, à refaire début juillet 2017 !!!

lundi 11 juillet 2016

Contes de rue / Street storytelling

Le cloître des Augustins, lieu de recueillement et de paix au centre de la petite ville de Crémieu. Un peu de fraîcheur, et de silence, dès que l'on en franchit le lourd portail. Certains visiteurs ralentissent le pas, marquent l'arrêt sur les premières pierres. Un regard alentour, comme s'ils s'attendaient à voir passer une procession de moines mendiants, ou à entendre les chants sacrés résonner sous les arches.

 

Rien de tout cela, rien d'autre que ces vieilles pierres qui nous entourent, nous rassurent, ces dalles plus que centenaires sur lesquelles on avance à pas lents, rien d'autre que cet aménagement simple et apaisant.
Jusqu'à ce que je commence à raconter ! Des histoires de moines, ou de sagesse, des contes merveilleux ou fantastiques ! Le public au début clairsemé, assis sur les marches – mon amphithéâtre du dimanche soir ! – va peu à peu s'étoffer, nouveaux arrivants intrigués par cette voix qui sonne sous le plafond de pierres, qui s'assoient en silence sur les marches ou les murets, par curiosité d'abord, puis une véritable écoute s'installe, à peine troublée par les bruits étouffés de la ville.
Chaque dimanche, racontage et bavardage se suivent sous le cloître des Augustins, car tout conteur est un bavard qui aime à échanger, partager les mots, une histoire, une anecdote ... ses mots contre les mots des autres !


dimanche 24 avril 2016

Conte et musique

Raconter et se faire accompagner par de la musique. L'idée n'est pas neuve, la réalisation n'est pas facile. Accompagnement, et même partage, véritable échange entre la voix et la musique. Que la musique et la parole racontent la même histoire mais chacun à sa façon, que chacun donne sa part, la musique complémentaire de la parole, la parole complémentaire de la musique.
Le conteur et le musicien doivent communiquer, être ensemble, mais chacun de son côté, ils doivent s'écouter et s'entendre. Chacun doit sentir la présence de l'autre, suivre son histoire, son cheminement dans son histoire. Il n'y a pas une musique légère, en fond derrière le conte, il n'y a pas une musique trop forte qui impose sa mélodie. Il n'y a pas une voix qui crie, qui cherche à tout prix à se mettre devant, mais pas non plus une voix sourde, étouffée par la musique et qui échappe au public. 


Chacun doit trouver sa propre sonorité pour laisser la place à l'autre. Comment être ensemble mais séparé ? Une conteuse me disait qu'il faut prendre le temps de se connaitre, conteur et musicien, de se connaitre vraiment et pas seulement professionnellement, qu'il faut passer du temps ensemble avant de s'accorder.

Ensemble !
Mais qu'il y ait des espaces dans votre communion
Et que les vents du ciel dansent entre vous.

Tenez-vous ensemble mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple s'érigent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas dans l'ombre l'un de l'autre.
(Khalil Gibran)


dimanche 6 mars 2016

chez Alice et Lucien

Eh oui c'était ... il y a déjà une semaine ! comme le temps passe.


Mais l'accueil était super, l'ambiance confortable, l'écoute parfaite.
C'est un lieu simple, que je connais bien, qui évolue, change, bouge. Les gens qui le connaissent viennent y découvrir du conte, habitués ou curieux. Ceux qui ne le connaissent pas m'ont fait confiance, car en fait tout le monde a entendu parlé d'Alice et Lucien, est passé devant une fois, dix fois, en se disant qu'on s'arrêtera un jour, pour voir, boire un coup ou peut-être si on a le temps manger ... et donc ce soir-là, c'est l'occase, on s'arrête pour écouter, et pour dîner. Et l'ambiance conviviale fait le reste, presque autant que les contes, me dis-je avec un zeste de plaisir rehaussé d'une pincée de fierté !

J'aime bien ce mélange de réseaux, celui du lieu et celui du conteur (ou musicien ou comédien ou ... ) qui fait la réussite d'un événement, qui fait la mixité du public, entre initié ou averti ou curieux ou dilettante. Je ne le découvre pas mais chaque fois, je ressens une énorme satisfaction, d'avoir accroché, touché des nouveaux adhérents au conte.

Un grand merci à la photographe, Laetitia qui m'a permis de m'admirer (si si !)


vendredi 29 janvier 2016

Micro-bibliothèque / épisode 5 : agrandissement

Eh oui ! La "boîte à livres" s'agrandit, une boîte pour les adultes, une boîte pour les enfants. Ils – les enfants – me le demandaient régulièrement, ils voulaient eux aussi leur bibliothèque, certains apportaient même des livres qu'ils mêlaient à ceux des grands, et que ... je mettais de coté pour le jour où. Et c'est arrivé, la microbibliothèque comporte maintenant deux boîtes, et la plus grande est pour .. les enfants. 


Dès le lendemain de l'installation, j'avais déposé quelques albums, quelques BDs, je m'apprêtais à annoncer la nouvelle, distribuer des flyers dans les boîtes aux lettres du quartier, en parler aux voisins, aux promeneurs encore nombreux en cette période estivernale. Même pas le temps. Elle est arrivée d'elle-même, les bras chargée de livres qu'elle a rangés comme il faut, une habituée, elle venait déjà avec sa maman, une habituée et une accroc visiblement. Je l'ai entendue "faire du rangement", à voix haute, lisant les titres, replaçant les livres.
C'est pour les voisins, les habitants de la rue, du quartier, mais pas que ! Je remarque parfois une voiture stopper, on descend on échange rapidement un livre ou deux, et la voiture repart, j'ai bavardé avec des amateurs venant de l'autre côté du village, bref, ça fonctionne plutôt bien.

Déposez un livre, emportez un livre, 
pas plus compliqué que cela !



samedi 16 janvier 2016