dimanche 15 mars 2009

Le piège

La porte s'entrouvre. Il sursaute, tourne la tête. Et c'est tout. Pourtant il attend cette ouverture depuis si longtemps. Mais prisonnier de son quotidien fade et finalement rassurant de ses jours qui défilent depuis tant et tant, il peine à réagir. Attendre ? Ou quoi ?
La porte s'entrouvre, juste un peu. Mais qu'y a-t-il derrière ? Aussi il reste immobile, inactif, même pas hésitant. Quitter le gris, le terne, oui bien sûr ! Mais quelle est la couleur de l'autre côté de la porte ? Plus vive, plus éclatante ? Moins ennuyeuse ?
La porte reste entrouverte, pas plus. Alors, quoi ? Tenter une approche, un pas, ou deux. Tendre le cou, pencher la tête, jeter un regard. La curiosité plutôt que l'indifférence. Il n'aperçoit que quelques taches de jaune pâle, ou de bleu clair. Pas de brillance exagérée. Pas de surprise. Pas de risque alors ?
Il pousse la porte. Elle s'ouvre largement, comme une proposition qu'on ne peut plus refuser. Il sort –s'évade- et pénètre dans cet ailleurs inconnu mystère imaginé souhaité mais différent flou apeurant.
La porte se referme. Le pas est franchi. Il est de l'autre côté. Plus de retour possible. Il regarde, observe, cherche ses repères. Il avance à pas lents, il apprend. Il comprend que le piège s'est refermé. Il a franchi une porte, mais pas LA porte. Evasion manquée. Il est encore … !

La porte est close.
Verrouillée. Jusqu'à quand ? Mais le changement, infime, a déclenché quelque chose. Re-naissance. Regain de volonté encore, toujours, qui s'est insinué en lui. Sortir du piège. Vite, avant qu'il ne soit trop tard. Avant d'être une fois de plus englué dans le présent. S'évader à nouveau, pour de vrai. Et ...




... trouver la porte !