dimanche 18 mars 2012

Salon du livre







Arrivée, 9h. 

Grande salle, claire, propre, lumineuse, spacieuse. Tables vertes, ou bleues. La scène au fond, pour les discours, les animations. On s'installe. Crissement des chaises sur le parquet, claquement des livres sur les tables. Bruits et murmures, bonjour, ça va, ça faisait longtemps, pas d'ennuis pour venir, et pour se garer ? 
On prend quelques photos, on y était, on fait connaissance. Stylo, téléphone, papier, cartes de visite, comme au bureau, on est prêt.
 
Entrée du public, 9h30. 
Brouhaha, discussions, rencontres, on regarde, on interroge, on touche, on feuillette, on passe, on repasse, on s'éloigne pour un autre. Mouvements d'excitation, flux et reflux de la foule, ou du manque de foule. On circule, on stoppe au bar, on s'immobilise un instant à l'entrée, regard en arrière, hésitations ou regrets. On disparait. 

On laisse son ouvrage, sa table, on prend le temps d'un café, d'une rapide visite aux autres. Pas trop longtemps, on attend, on espère. On sourit aux voisins, on échange quelques mots. Puis un peu plus, on parle de livres, d'éditions, mais pas seulement. On passe le temps.

Coupure déjeuner. Café. On traine pour revenir à sa place. Dehors il fait soleil.

Plus nombreux, plus bruyants, plus curieux. Les visiteurs de l'après-midi, on avance lentement, on stoppe à chaque stand, un coup d'oeil sur les livres, un regard sur l'auteur, on esquisse un sourire comme si on connaissait. On demande, on écoute, on acquiesce, on discute, on raconte même à son tour, puis on lorgne sur le voisin, on s'éloigne. On n'achète pas. On pense, c'est trop cher, on dit, je vais réfléchir, ou juste c'est bien, merci. Ou on ne dit rien, et on s'en va, ailleurs. Quelques conversations s'amorcent au fil des allées. On se reconnait, on se retrouve, on est là aussi, au salon du livre, pour voir et être vu. On parcourt les allées ensemble et ça, pas mal, hein ! et là tu connais ? et on finit au bar. On se quitte, à bientôt.

Les auteurs s'affaissent dans leur chaise. On lorgne sa montre, on son portable, plus souvent qu'au matin. On feuillette le livre du voisin, qu'on n'achètera pas, on s'échange des adresses, des numéros, des dates de prochains salons. On se tait dès que s'approche un visiteur. Acheteur lecteur potentiel, on le fixe, on se penche vers lui, une main sur le stylo. On y croit.

Fin, 18h30. On ferme. On remballe les livres, on jette un dernier regard alentour, on se dirige par petits groupes vers la porte. On s'échange quelques derniers mots sur le trottoir. Une prochaine fois, peut-être.

Pas beaucoup de ventes, quelques souvenirs sympas, des belles rencontres. 
On recommencera. Ou pas.