lundi 1 décembre 2008

Ecrire. Encore. Un peu !

Simple rectangle de carton punaisé sur la porte. Lettres rouges, tracées à la main avec beaucoup d'application. Comme si leur auteur avait souhaité prendre tout son temps, et ne jamais achever cet avertissement, retarder au maximum l'instant de le suspendre à la porte. Prolonger encore et encore cette occupation, anodine certes, mais accaparante. Car toute occupation est accaparante lorsque plus rien ne va. Lorsque l'imagination est morte, lorsque la motivation a disparu.
L'écrivain, ou supposé tel, est assis à sa table, les mains bien à plat sur le bois sombre.
Sombre comme son humeur, sombre comme ses rêves, en ce moment précis. Devant lui, l'ordinateur portable dernière génération, prêt à l'emploi, ou presque. Seule activité, l'écran de veille qui s'affiche inlassablement depuis des heures, sous le regard absent de l'écrivain. Quelques feuilles de papier, à peine noircies de gribouillis, déjà froissées, jonchent le sol. A quelques millimétres des doigts immobiles de la main droite, un "Waterman plume or" sommeille à côté de son capuchon, laissant l'encre sécher lentement à la chaleur des 60 Watts de la lampe de bureau. Seule lumière de la petite pièce où l'écrivain a l'habitude de s'isoler pour … écrire, chaque jour, pendant quelques heures.
Pour écrire, oui ! C'est bien là l'objectif. Mais depuis quelque temps, l'inspiration est … en panne. Les mots ne forment plus de phrases, les phrases sont devenues des souvenirs, les pages des fantasmes.