La bourse ou la vie (I)
Un jour j'entrai dans ce tripot
Qu'on nomme improprement la Bourse ;
J'y fus à peine, qu'aussitôt
J'en décampais au pas de course.
Du commerce, immense ressource,
On dit que c'est là l'entrepôt !
Ah ! Ne serait-ce pas plutôt
De tous nos maux l'unique source ? ...
On croirait voir mille damnés,
Du fond de l'enfer déchainés,
Rappelés par la voix divine,
Et sommés de rentrer soudain,
Par cette bruyante sentine,
Dans la fournaise où bout l'airain !
La bourse ou la vie (II)
Mais non ; cette foule mouvante
Qui gronde et roule avec effort,
Dont l'aspect saisit d'épouvante,
Ce sont les favoris du sort !
Sur une bascule savante,
Entre la prime et le report,
Ils vont de l'achat à la vente,
Ils vont de la vie à la mort.
C'est le jeu. L'on prend ou l'on cède
Ce que personne ne possède !...
Tout ce monde là rassemblé,
Tandis que le laboureur sue,
Qu'au travail l'ouvrier se tue,
A-t-il produit un grain de blé ?
Lyon, le 1er septembre 1864
P-A. Chanoz
Pas d'autre commentaire !!!
P-A. Chanoz
Pas d'autre commentaire !!!
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