lundi 20 octobre 2014

Micro-bibliothèque / épisode 4 : encore des questions


Ils étaient trois. Ados, dans les 13/14 ans, qui passaient et repassaient dans la rue. Curieux ou intrigués, il se sont finalement arrêtés devant la boite. L'un savait, l'autre imaginait, le troisième comprenait, chacun donnait son avis, interprétait la règle : "apportez un livre, emportez un livre". Mais ce qui les intriguait le plus, c'était que :
Y'a même pas de serrure !
C'est tout le temps ouvert, alors ?
N'importe qui peut se servir ?

Et lorsque je suis allé expliciter le fonctionnement de ce "service", la première remarque fut : "et si un ... enfin quelqu'un ... venait les voler ?"

Eh oui ! le vol ! Voler quelque chose qui est offert, qui est gratuit, pourquoi pas ? Alors on a bavardé, sur le pourquoi, le comment.

Peut-on raisonnablement voler un livre qui ne coûte rien, qui ne vaut plus grand chose (je parle d'espèces sonnantes, non du contenu littéraire) ?
Est-ce pour le revendre ensuite ? Mais à quel prix se vent un livre d'occase ? Quelques centimes, à  peine.
Est-ce pour le lire vraiment ? Mais, cette micro-bibliothèque est faite pour cela, lire des livres gratuitement, et même régulièrement, et même participer au partage. Même pas du troc, même pas de tractations, on dépose ce qu'on ne lit plus, on emporte ce qu'on veut lire.
Comment ça, pas trop de choix ? Mais qui en est responsable puisqu'il n'y a pas de bibliothécaire, pas de vendeur, pas de critique ? C'est le goût de chacun, le choix de tous.
Mais qui surveille au cas où ... quand même ... ? Mais personne, voilà bien le principe de base d'une micro-bibliothèque libre, pas d'adhésion, pas d'inscription, chacun et tout le monde responsable.

Je ne sais pas si ces trois jeunes, qui découvrent la lecture, qui réalisent que le livre est un objet de plaisir plus que de commerce, vont participer un peu beaucoup.
Découvrir une autre façon d'avoir, une autre façon de donner, c'est déjà beaucoup, non ?