dimanche 21 octobre 2012

Dimanche, c'est marché aux livres !

Marcher sans but véritable, sur le quai de la Pécherie, bords de Saône. Au milieu des étals de bouquinistes. Au milieu des livres anciens ou neufs, d'occase ou de collection. On s'arrête ici ou là, on touche, on ouvre, on feuillette les livres. Bien sûr, on n'oublie pas le petit coup d'oeil en première page, là où est traditionnellement inscrit le prix. On ne marchande pas, ou peu. Mais on peut parler, discuter avec le vendeur. De livre, celui qu'on achète ou un autre, celui qu'on cherche. Ou d'autre chose. On peut parler de politique, de musique, d'érotisme, de philosophie, de voyage ...

On compulse lentement ou avec frénésie les boites contenant tous ces faux trésors, on examine rapidement chaque titre, on peste un peu quand l'ordre n'est pas alphabétique, ou quand il n'y a pas d'ordre du tout. Alors on écarte lentement chaque ouvrage, pour se rendre compte en même temps que une ou deux paires d'yeux accompagnent le mouvement, par dessus son épaule. 
Exbrayat cohabite avec Duras, San Antonio n'est pas si loin de Voltaire, Butor accompagne Nothomb. Parfois on sort un livre, on le garde quelques instants, tout en continuant sa fouille presque méthodique, puis on le repose, au profit d'un autre, ou pas.

On peut tendre machinalement la somme convenue au vendeur, sans presque un regard, vite fait, dans la hâte de continuer la balade au fil des livres. On découvre alors encore et encore des ouvrages inconnus, pas spécialement rares, pas spécialement beaux. Des revues de début de siècle (pas celui-là, le précédent !) dont personne ne se souvient, côtoient des BD pour enfants, qui attirent surtout des adultes. Des "Grands livres" tournent de main en main, qu'on n'achètera pas. Des romans mal découpés attirent l'attention plus par leur allure que par leur "prétention" littéraire. Mais le voyage n'est jamais terne, et différent chaque fois sur ces bords de Saône.

Un recueil de légendes irlandaises, un Buzzati introuvable, un troisième livre que je devais lire depuis si longtemps et qu'enfin je trouve -à prix abordable-, bref, une moisson raisonnablement obligatoire ... en attendant ma prochaine venue.